Les emplois verts : des opportunités de carrières intéressantes pour les femmes ?

Qu'est-ce qu'un emploi vert?

Les emplois verts se définissent par leur finalité. Ils participent directement ou indirectement à la production d'éco-activités, c'est-à-dire des biens et des services qui contribuent à préserver ou à rétablir la qualité de l'environnement. Au-delà des métiers directement liés à l'environnement, le champ des métiers de la croissance verte englobe donc également tous ceux qui devront intégrer de nouvelles compétences comme la maîtrise de l'énergie, l'efficacité énergétique, la réduction des rejets de toutes natures. La plupart des secteurs d'activités sont ainsi concernés[1].

Dans notre région, l'énergie éolienne a été reconnue comme un créneau d'excellence ACCORD. Dans ce seul secteur, la demande de travailleurs et travaillauses grimpera en flèche : le TechnoCentre éolien estime que l'industrie amènera 4810 nouveaux postes par année d'ici 2015, que ce soit dans le secteur de la fabrication, de la construction ou des services. « Dans le moment [sic], le Canada produit environ 2 000 mégawatts d'énergie éolienne – ce qui suffit à alimenter 560 000 foyers – avec l'aide de 3 000 travailleurs canadiens, mais notre production devrait atteindre plus de 12 000 mégawatts d'ici 2016 » (Mc Lachlan, 2009, p. 25). La main-d'œuvre est un des principaux enjeux du secteur pour les prochaines années.

Le TechnoCentre éolien évalue à environ quarante le nombre de métiers et professions reliés au secteur (Jobboom, 2009, p. 52). En voici quelques-uns :

• TechnicienNEs en génie électronique et électrique
• ÉlectricienNEs
• Machinistes
• Arpenteurs-arpenteuses géomètres
• MécanicienNEs industrielLEs
• Monteurs-monteuses de ligne
• IngénieurEs en génie civil
• IngénieurEs en génie électrique
• Monteurs-monteuses de charpentes métalliques
• Soudeurs-soudeuses
• Épandeurs-épandeuses de fibre de verre
• ÉlectromécanicienNEs.

Quelle place pour les femmes?

Globalement, l'« économie verte » génère de nouveaux emplois, dont certains sont issus de professions existantes et d'autres de nouveaux métiers ou de métiers en émergence. La majorité des emplois issus de ce secteur sont des emplois traditionnellement masculins et offrent de bonnes conditions de travail. Cependant, les femmes occupent un faible pourcentage des postes; selon une étude américaine, les femmes se partagent 7,6 % des emplois verts[2]. Pourtant, elles sont appelées à jouer un rôle de plus en plus important dans le domaine des énergies vertes et le gouvernement américain mise sur le développement de cette main-d'œuvre pour permettre d'améliorer l'égalité homme-femme. « On entend souvent dire que les emplois verts représentent l'avenir et qu'ils sont le seul moyen de sortir de la crise, mais si l'on ne met pas en place des mesures permettant d'inclure les minorités et les femmes, la croissance verte finira par creuser les inégalités »[3].

Le gouvernement américain croit à l'intégration des femmes dans ces secteurs et à l'importance de la main-d'œuvre féminine pour l'avenir du pays. Via le Women's Bureau (U.S. Department of Labor), il met en place un certain nombre de mesures et d'actions visant à promouvoir les métiers verts auprès des femmes et la main-d'œuvre féminine auprès des employeurs.

Le Women's Bureau travaille actuellement à l'élaboration d'un document, A Woman's Guide to Green Jobs, qui vise à permettre d'augmenter l'accès des femmes dans les professions émergentes et en développement du secteur vert. Il fournira aux femmes et aux employeurs des informations sur les besoins en main-d'œuvre, la formation et les opportunités d'entrepreneuriat dans ce domaine. Les données se rapportant aux ressources locales, d'état et nationales, incluant les organisations féministes et les spécialistes en employabilité seront intégrées à ce document[4]. Le Women's Bureau a déjà produit deux fiches sur le sujet, une sur l'entrepreneuriat au féminin dans l'économie verte et une autre expliquant pourquoi le secteur vert représente une opportunité intéressante pour les femmes.

En Gaspésie, un certain nombre de femmes étudient ou occupent des emplois reliés à l'économie verte. Quelques-unes d'entres-elles sont dans le domaine des énergies renouvelables. Nommons, entre autres, mesdames : Carmelle Tapp, épandeuse de fibre de verre (LM Glassfiber); Myriam Savage, finissante en technologie de l'électronique industrielle (2009-2010), Jeannine Samuel, contrôleuse de la qualité (LM Glassfiber) ou Johanne Pitre, dessinatrice de maintenance en distribution électrique (Hydro-Québec).

La formation « verte »

Plusieurs formations sont reliées au domaine des énergies renouvelables dans notre région. Le Cégep de la Gaspésie et des Îles à Gaspé offre des cours en technologie de maintenance industrielle, en mécanique et électronique industrielle - spécialisation en maintenance d'éoliennes et en technologie forestière. La Commission scolaire des Chic-Chocs offre le programme Mise en œuvre de matériaux composites depuis 2010 ainsi qu'une formation en électromécanique de systèmes automatisés. Des cours en électricité et en mécanique d'engins de chantier sont également offerts par la Commission scolaire René-Lévesque. D'autres formations pouvant mener vers de carrières dans le secteur des énergies renouvelables ou celui plus large des emplois verts sont également disponibles sur le territoire, comme soudage-montage ou techniques d'usinage. Mentionnons également un investissement important au Cégep de la Gaspésie et des Îles à Gaspé : à l'automne 2010 débutent des travaux de plus de 3 millions de dollars pour la création d'un Centre québécois de formation en maintenance d'éoliennes. Ce centre regroupera les programmes de Technologie de maintenance et d'électronique industrielle, l'attestation d'études collégiales en Maintenance d'éoliennes et les formations sur mesure offertes par le Service de formation continue du Cégep, Groupe Collegia.

Demain

Les femmes ont tout intérêt à envisager une formation menant vers les emplois disponibles dans le secteur éolien et ceux générés par « l'économie verte ». Les métiers verts sont des métiers d'avenir, puisque la préoccupation environnementale est au cœur du développement économique futur et des stratégies gouvernementales. La mise en place de règlementation et l'établissement de diverses lois, ainsi que le développement de la conscience collective porte à croire que l'économie sera de plus en plus verte. Il faudra cependant que des mesures facilitant l'intégration des femmes dans ces carrières deviennent une priorité pour les employeurs et le gouvernement.

Références :

A-M. TREMBLAY, 2010, « La vague d'emplois verts est là pour rester, » Les Affaires, 15 mai. [En ligne]. Disponible : http://www.lesaffaires.com/archives/. [Consulté le 15 juin 2010].

CÉGEP DE LA GASPÉSIE ET DES ÎLES, 2010, « Création du centre québécois de formation en maintenance d'éoliennes au cégep de la Gaspésie et des Îles » Cégep de la Gaspésie et des Îles. 11 mars 2010. [En ligne]. Disponible : http://www.cgaspesie.qc.ca/fr/news. [Consulté le 15 juin 2010].

G. MCLACHLAN, 2009, « L'économie verte se traduira par de très intéressantes perspectives d'avenir pour les étudiants, » Options carrières, hiver-printemps 2009, p. 20-25.

JOBBOOM, 2009, « Les carrières d'avenir », Éditions Jobboom, Montréal, 319 p.

TECHNOCENTRE ÉOLIEN, 2010, « Carrières et formations », TechnoCentre éolien. [En ligne]. Disponible : https://www.eolien.qc.ca/. [Consulté le 16 juin 2010].

Ressources :

Clean Energy Classrooms : Guide en ligne facile à utiliser etrépertoriant les programmes de formation pertinents au Canada. www.cleanenergyclassrooms.ca

EnviroCompétences : Comité sectoriel de main-d'oeuvre de l'environnement. http://www.csmoe.org/

Gagne ta vie : site web sur la formation professionnelle et technique en Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine. www.gagnetavie.ca

[1] Source : http://www.minefe.gouv.fr/actus/

[2] Green Biz, USA : les emplois verts sont surtout blancs, 2009. [En ligne]. Disponible :

http://www.terra-economica.info. [Consulté le 14 juin 2010].

[3] Idem.

[4] Source : http://www.dol.gov/opa/