Jun28

La main-d’œuvre féminine en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine : état de la situation

La main-d’œuvre féminine en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine : état de la situation

Démographie

L'étude révèle que pour l'année 2006, la région Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine comptait 94 345 personnes, soit 48 185 femmes et 46 160 hommes. Le taux de féminité de la région est le même que celui de la moyenne québécoise, soit de 51,1 %.

Éducation

Les femmes de la région sont légèrement plus scolarisées que les hommes : tous niveaux de scolarité confondus, en 2006, 62,7 % d'entre elles détenaient un diplôme, alors que 59,8 % des hommes en possédaient un. Bien que les femmes étaient plus nombreuses que les hommes à posséder un diplôme de niveau collégial (15,9 % contre 11,6 %) et de niveau universitaire (8,2 % contre 6,7 %), on remarque cependant que la proportion de femmes possédant un diplôme d'études professionnelles était moins élevée que celle des hommes (12,5 % contre 21,5 %).

Pour l'année 2006-2007, le taux de décrochage scolaire était de 17,8 % chez les filles et de 38,5 % chez les garçons (contre 19,5 % et 31,3 % pour l'ensemble du Québec). Bien que les hommes décrochaient dans une plus grande proportion que les femmes, cette situation est alarmante compte tenu des différences hommes et femmes du taux d'emploi sans diplôme. En effet, le taux d'emploi des femmes sans diplôme est de 20,2 %, comparativement à 27,6 % chez les hommes. On voit ainsi un lien important entre l'éducation et l'emploi des femmes : sans diplôme, les femmes ont beaucoup plus de difficulté à s'insérer sur le marché du travail tandis que les femmes qui fréquentent l'école augmentent leurs chances d'accéder au marché du travail et d'atteindre une certaine autonomie économique.

Économie et emploi

Les principaux emplois de la région sont concentrés dans l'exploitation et la transformation des ressources naturelles, un secteur d'activité où les femmes sont moins présentes. Ceci a pour effet de concentrer la main-d'œuvre féminine dans un nombre restreint de secteurs d'activité. Les secteurs primaire et secondaire représentent 28,4 % des emplois dans la région et les taux de féminité sont bas, soit de 15,5 % dans le secteur primaire et de 24,2 % dans le secteur secondaire. 58,7 % des femmes de la région se concentrent dans le secteur tertiaire. Voici les principaux secteurs où se concentrent la main-d'œuvre féminine : les soins de santé et l'assistance sociale (23,4 % contre 19 % au Québec), le commerce de détail (15,3 % contre 13,7 % au Québec), l'hébergement et les services de restauration (11,6 % contre 7,7 % au Québec) et dans les services d'enseignement (9,9 % contre 9,7 % au Québec). Ainsi, au Québec ces quatre secteurs regroupent 50 % de la main-d'œuvre féminine, alors que dans notre région, ces mêmes secteurs en regroupent 60,2 %.

Le taux d'emploi annuel des femmes et des hommes de la région est demeuré sous la moyenne québécoise entre 1996 et 2006. En 2006, le taux d'emploi des femmes de la région était de 40,8 % et celui des hommes étaient de 41,9 %. Le taux de chômage est également beaucoup plus élevé dans la région qu'au Québec et plus important chez les hommes : 14,6 % des Gaspésiennes et Madeliniennes sont au chômage contre 6,5 % des Québécoises et 21 % des Gaspésiens et Madelinots sont au chômage contre 7,4 % des Québécois.

Une caractéristique importante de l'emploi féminin en Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine est que beaucoup moins de femmes que d'hommes travaillent à plein temps : pour l'année 2005, 78,2 % des femmes travaillaient à temps plein comparativement à 89,6 % des hommes. Il y a donc un effet sur la qualité des emplois obtenus par les femmes. En fait, le taux d'emploi à temps partiel obtenu chez les femmes dans la région de 1987 à 2007 a augmenté considérablement (de 9,8 % en 1987 à 12 % en 2007). Pour la même période, le taux d'emploi à temps partiel chez les hommes était nettement inférieur à celui des femmes.

Parmi les 15 professions qui sont principalement exercées par les femmes de la région, neuf sont traditionnellement féminines. Les cinq professions les plus exercées par les femmes sont le secrétariat (sauf les domaines juridique et médical), le métier de caissière, la manœuvre dans la transformation du poisson (une spécialité propre à la région), la vente dans le commerce de détail, les soins infirmiers. Par ailleurs, les cinq professions les plus exercées par les hommes sont : patron de bateaux de pêche et pêcheurs, conducteur de camion, directeur dans le commerce de détail, matelot de pont sur les bateaux de pêche, et d'aide de soutien des métiers et manœuvres en construction.

Les femmes de la région sont présentes dans les professions traditionnellement masculines suivantes : mécanicienne et réparatrice de véhicules automobiles, de camions et d'autobus (2,4 % contre 1,6 % au Québec) et conductrice d'équipement lourd (2,8 % contre 1,3 % au Québec). Elles sont encore peu représentées dans les domaines des ressources, des sciences et des technologies marines ainsi que dans celui de l'énergie éolienne, secteurs dans lesquels la région tend à diriger son économie dans l'avenir.

Dans la région, on retrouve moins de travailleurs et de travailleuses autonomes que dans l'ensemble du Québec, soit 7,5 % contre 7,9 % chez les femmes et 12,2 % contre 13,2 % chez les hommes.

Obligations professionnelles et familiales

En 2006, le taux d'emploi des femmes de 25 à 54 ans qui ont au moins un enfant de moins de 15 ans à la maison était de 72,1 % (contre 74,8 % au Québec) tandis que chez les hommes, ce taux était de 72,6 % (contre 90 % au Québec). Chez les personnes qui ont au moins un enfant de moins de 6 ans, ce taux chute à 70,8 % chez les femmes de la région (contre 69,6 %) et augmente à 73,1 % chez les hommes de la région (contre 89,1 % au Québec). La présence d'enfants à la maison influe donc différemment sur le taux d'emploi masculin et féminin, et particulièrement lorsque les enfants sont en bas âge. « Bien que le taux d'emploi des femmes et des mères ait augmenté au cours de dernières décennies, les femmes doivent davantage faire face que les hommes aux difficultés de concilier les obligations professionnelles et familiales ».

Revenu

En 2005, le revenu moyen total des femmes de la Gaspésie et des Îles était de 21 552 $ comparativement à 28 420 $ chez les hommes. Ces revenus moyens totaux sont inférieurs à ceux des Québécoises (25 870 $) et des Québécois (38 509 $). « Bien qu'une amélioration du revenu moyen d'emploi des femmes ait été observée dans la région, elles demeurent parmi les plus pauvres au Québec ».

Les femmes de la région ont touché un revenu moyen provenant de l'assurance-emploi inférieur à celui des hommes soit de 69,8 % de celui des hommes (6 295 $ contre 9 018 $). Ceci s'explique par le fait que le montant des prestations d'assurance-emploi est calculé à partir du salaire et comme les femmes de la région sont plus nombreuses à travailler à temps partiel, cela diminue le revenu de leur prestations et elles sont moins nombreuses à pouvoir s'en prévaloir.

Pour consulter le Portrait Statistique : Égalité femmes/hommes (région Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine), voir le site Internet suivant : http://www.csf.gouv.qc.ca/modules/AMS/article.php?storyid=46

Pour avoir accès à des données régionales sexuées par MRC sur le développement local et régional, l'autonomie économique ainsi que la santé, consultez l'Observatoire de la condition féminine en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine à l'adresse suivante dans la section « Documentation » : http://www.femmesgim.qc.ca

T: 581 886-4650

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