Oct05

Martine Bourque - Capitaine de bateau

Martine Bourque  - Capitaine de bateau
Martine Bourque

" J’ai toujours été attirée par ce beau métier – celui de navigateur. "

Martine Bourque a toujours eu la passion de la mer. Fille d’un pêcheur, sœur d’un matelot et sœur d’un capitaine, elle a grandi aux Îles-de-la-Madeleine, entourée par l’océan.

Dans l’album de finissantEs, au secondaire, Martine mentionne qu’elle rêve de faire le tour du monde à bord de son voilier et de devenir navigatrice. Cependant, elle doit faire un choix pour ses études et afin de confirmer son amour pour les métiers de la mer, elle s’inscrit en biologie marine à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard. Ce choix lui permettra également d’apprendre la langue anglaise, qu’elle doit maîtriser si elle veut œuvrer dans ce domaine.

Bien qu’elle trouve la biologie marine très intéressante et que ses cours lui permettent d’en apprendre beaucoup sur le milieu marin, Martine s’aperçoit qu’elle est une femme d’action et l’idée de passer plusieurs années sur les bancs d’école lui fait réviser son parcours. Cependant, elle a l’impression qu’elle doit acquérir des notions de base avant de se lancer dans son principal projet et s’inscrit donc en astronomie à l’Université Saint-Mary’s de Halifax.

Bien que son séjour à Halifax lui permette de perfectionner son anglais, Martine prend conscience que les cours offerts ne lui conviennent pas, puisqu’il est très peu question d’astronomie marine et de navigation. Cette année-là, elle décide de faire le grand saut : elle s’inscrit au Collège de la Garde côtière canadienne, situé à Sydney. Son rêve est maintenant tout près de se réaliser.

Le Collège de la Garde côtière offre deux avantages importants selon Martine : la garantie d’un emploi en terminant et des stages intéressants équivalents à un an et demi sur les quatre ans de formation totale. Ces stages lui permettent de naviguer dans diverses eaux : elle a entre autres fait un voyage Halifax-Panama-Vacouver. Martine chemine bien dans la formation et ne vit aucune discrimination en cours de route : plusieurs filles suivent la formation en français et en anglais et les gens sont très respectueux.

Après avoir obtenu son diplôme, Martine est envoyée à Terre-Neuve où elle commence sa carrière. Elle y travaille pendant sept ans, jusqu’à ce que des suppressions de postes lui permettent de considérer ce coup du sort comme une opportunité de relever de nouveaux défis. Un entrepreneur des Îles-de-la-Madeleine, qui possède un aéroglisseur, lui propose de devenir capitaine de son bateau. Pour cela, Martine doit suivre une formation spécialisée avec des gens venus de l’Angleterre. Ensuite, c’est à son tour d’aller compléter sa formation là-bas. Les deux saisons suivantes, Martine pilote l’aéroglisseur, qui offre des excursions touristiques. Après avoir tenté de se tailler une place dans le milieu touristique aux Îles et sur les Grands Lacs, le promoteur doit abandonner son projet en raison des difficultés liées aux conditions trop variables de température et Martine doit se trouver un autre emploi.

Par contre, sa nouvelle formation et son expérience sur les aéroglisseurs lui permettent de solliciter du travail pour la Garde côtière, cette fois-ci dans la région de Trois-Rivières. Les dix années suivantes, Martine travaille à contrat pour divers employeurs aux Îles-de-la-Madeleiene et à l’extérieur : elle sera tour à tour officière pour CTMA, officière pour un voyage sur le Sedna IV, fera du remplacement à la Garde côtière et pour des entreprises privées d’excursions en mer. Elle enseignera également et donnera naissance à un petit garçon, Christophe, lequel la retient de prendre un emploi trop éloigné pendant ces années.

En 2012, Martine accepte un poste permanent pour la Garde cotière canadienne situé à Chéticamp, en Nouvelle-Écosse. Elle est capitaine sur un bateau de conservation des pêches et navigue sur la côte ouest du Cap-Breton et le Détroit de Northumberland du mois d’avril au mois de décembre. Elle aime beaucoup son nouveau travail, mais elle préfèrerait exercer son métier chez elle, aux Îles. Elle a bon espoir un jour d’obtenir un poste qui lui permettrait d’être plus souvent avec sa famille et de profiter de ses belles Îles.

Martine s’implique aussi dans sa communauté au Comité local Filles de défis aux Îles qui a développé au cours des cinq dernières années des activités visant la diversification des choix de carrière des filles et des femmes de l’archipel.

Quand son horaire chargé lui laisse un peu de répit, son passe-temps favori est… de faire de la voile sur son propre bateau. Quand on aime la mer!

Martine offre les conseils suivants aux filles et aux femmes désirant exercer un métier à prédominance masculine :

  • CROYEZ EN VOUS-MÊME
  • CROYEZ EN VOS RÊVES
  • CROYEZ EN VOS CAPACITÉS
  • SOYEZ DÉTERMINÉES
  • AYEZ UN BON JUGEMENT

« Si vous avez le désir de travailler sur la mer, allez-y et foncez! Peu importe le sexe! Capitaine, c’est un métier pour ceux et celles qui ont la passion de la mer. »

FORMATION

  • Au Québec, la formation d’officière de navigation est offerte à l’Institut maritime du Québec, à Rimouski.
  • Il s’agit d’une formation de niveau collégial de quatre ans.
  • Durant cette période, les étudiantEs effectuent un total de 12 mois de stage.
  • En plus d’effectuer les manœuvres de navigation, un officier ou une officière de navigation doit notamment assurer l’entretien du bateau et diriger les opérations de chargement et de déchargement du navire.
  • Le taux de placement des diplôméEs en navigation de l’Institut maritime du Québec est de 100 %.
  • Les finissantEs peuvent choisir de monter sur un vraquier, un pétrolier, un porte-conteneurs ou un bateau de croisière.
  • Le salaire mensuel moyen des élèves diplôméEs à leur entrée sur le marché du travail est de 7 000 $ à 8 000 $ (calculé pour six mois).
  • Au Collège de la Garde côtière canadienne, le cheminement se fait en cinq étapes :
  1. onze (11) mois au Collège
  2. sept (7) mois en mer sur un navire de la Garde côtière
  3. dix (10) mois au Collège
  4. huit (8) mois en mer sur un navire de la Garde côtière
  5. neuf (9) mois au Collège
  • D’autres métiers liés au monde maritime sont à la recherche de relève.

Pour monter en grade, les finissants et finissantes de l’Institut maritime doivent retourner sur les bancs de l’école. Après avoir cumulé des jours en mer, les officiers et officières de pont de quart peuvent parfaire leur formation et passer l’examen de Transport Canada pour devenir premier officier ou première officère de pont. Ce sera le même processus pour devenir capitaine ou faire partie des 200 pilotes qui sont responsables des navires circulant sur le fleuve entre Montréal et Les Escoumins.

 

Selon Martine, pour en arriver au poste de commandantE de navire, le cheminement progressif permet autant à une femme qu’à un homme d’acquérir les compétences d’un bon capitaine. « Pour devenir capitaine – c’est comme dans la chanson — avant d’être capitaine, il faut être matelot ».

Informations :

Institut maritime du Québec

Comité sectoriel de main-d'œuvre de l’industrie maritime

Collège de la Garde côtière canadienne 

Article concernant les métiers maritimes 

 

T: 581 886-4650

E:This email address is being protected from spambots. You need JavaScript enabled to view it.